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Photos d'édifices religieux
12 février 2015

Mosquée Soudanaise ou Missiri de Djenné à Fréjus (Var)

À l’initiative du Général Gallieni alors gouverneur de Paris, Fréjus accueille, en 1915, les premiers contingents recrutés outre-mer et devient site de transition pour ces soldats, leur permettant de s’acclimater avant leur départ pour le front. Des camps et des hôpitaux militaires sont alors construits pour recevoir les troupes africaines et indochinoises.

Après la guerre, tous ne sont pas rapatriés. Pour combattre le mal du pays, les tirailleurs sénégalais tentent de recréer un environnement familier : en 1928, suivant l’exemple de leurs compagnons d’armes les tirailleurs indochinois qui avaient édifié une pagode dès 1917, ils construisent une mosquée au camp de Caïs sur la route de Bagnols-en-Foret, opération à l’initiative du capitaine Abdel Kader Mademba. Cette mosquée constituera plus un édifice symbolique qu’un véritable lieu de culte, juste un décor !

Sa construction sera achevée en 1930. Elle représente une réplique de la missiri (le terme missiri est issu de la langue bambara et signifie mosquée) de Djenné, ville de la moyenne vallée du Niger dans l’actuel Mali, anciennement Soudan français.

Il est à noter qu’une seconde réplique de cette mosquée exista en France, elle fut édifiée dans le Bois de Vincennes, à l’occasion de l’Exposition Coloniale Internationale de 1931 à Paris, puis détruite peu après.

Celle de Fréjus est entièrement bâtie en béton armé recouvert d’enduit rouge, la volonté étant de s’accorder aux tons des terres locales (l’originale, quant à elle, est constituée de briques de pisé à dominante ocre jaune). De plan carré, quatre ailes entourent une cour centrale ouvrant sur les galeries par des arcs outrepassés.

Les angles sont flanqués de tours et deux massifs, à l’est et à l’ouest, abritent les escaliers permettant l’accès à la terrasse. Sur les parois extérieures, des pointes de béton enduites figurent les poutres de bois tenant la structure de terre de la mosquée originale.

La dernière unité africaine quitte Fréjus en 1964.

En 1987, la mosquée est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques ; elle est la propriété du ministère de la Défense.

Un grand chantier de consolidation et de rénovation, effectué par le 21e RIMA, s’est  chevé au début des années 2000. À cette occasion, deux représentations figuratives peintes sur les faces internes des massifs d’escalier ont été restituées par un caporal chef de l’armée sénégalaise afin de réparer les dégradations causées par les intempéries mais surtout le vandalisme : à l’est on peut voir un chameau, à l’ouest deux tirailleurs sénégalais.

L’exotisme du site est encore accentué par la présence, à l’extérieur, de fausses termitières elles aussi en béton armé. D’autres structures plus difficilement identifiables peuplent ce site remarquable d’où l’on peut embrasser d’un seul regard, entre les pins parasols, le rocher de Roquebrune et la mer. (Texte A. Champeaux)


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